Hebdomadaire Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales

 

À bâton rompu, le recteur de l’Université André Salifou de Zinder a brossé l’état de lieu et les perspectives à court et moyen terme de l'institution dont il a la charge. Le Pr Habou Oumarou a mis un point d’orgue à la mission sociale de son institution sur le régional de Zinder et sur le plan national.

Question: M. le Recteur présentez-nous succinctement votre institution?
M. Le Recteur : L’Université André Salifou de Zinder a un effectif de plus de 10.000 étudiants encadrés par 138 enseignants, toute catégorie, tout grade confondu. Le Personnel Administratif et Technique (PAT), de l’université est composé de 116 personnes. Avec le recrutement des enseignants chercheurs, décidé par le Président de la République SEM Bazoum Mohamed, nous avons eu 39 enseignants recrutés sur les 171 qui sont mis à la disposition des Universités Publiques du Niger (UPN). Nous disposons de quatre Facultés dont la FLSH, la FFS, la FSE, la FST et un institut universitaire de technologie IUT. Nous avons 22 offres de formations dans les domaines allant du DUT au Doctorat. Nous envisageons très prochainement d'ouvrir une école Doctorale transversale qui va couvrir le domaine des sciences sociales et des sciences techniques.

 

 

Question : M. le Recteur, dites-nous l'apport de la Faculté des Sciences de la Santé FSS dans la prise en charge des patients de l'Hôpital National de Zinder ?
M. Le Recteur : L'ouverture de la faculté des sciences de la santé au niveau de l'Université André Salifou de Zinder est une opportunité pour la région et pour le Niger en général parce que dès l'ouverture on a des enseignants, des médecins de toutes les spécialités qui sont recrutés au niveau de l'Hôpital National de Zinder. Cela a créé une plus-value dans l'amélioration de la prise en charge des patients au niveau de la région. Maintenant avec l'ouverture de la FSS on a eu d'autres services qui n'existaient pas au niveau de l'Hôpital National qui ont ouvert. Je veux citer: le service de Neurochirurgie, la chirurgie-pédiatrique et également d'autres services qui ont vu leur plateau technique et leur personnel étoffés. Ce qui permet vraiment de mieux prendre en charge les populations de la région mais aussi les populations de notre grand voisin compte tenu des problèmes d'insécurité qui viennent souvent se faire soigner à l'Hôpital National et également les populations de Tahoua, Agadez et Maradi et un peu partout les gens viennent se soigner à l'Hôpital National. Au fait il y' a toujours ce concours des enseignants chercheurs qui travaillent à l'Hôpital.


Question : Que dire des spécialistes qui sont formés à l'étranger et qui préfèrent rester là-bas continuer leur profession ?
M. Le Recteur : L'Afrique a besoin de ses enfants pour son développement. Les étudiants étant formés sur financement du budget national doivent regagner le bercail une fois la formation finie. S'ils ne reviennent pas c'est une moins-value pour leurs pays d'origine. Il est important qu'une fois formés de rentrer au pays pour participer à son développement. Aujourd'hui, nos plus hautes autorités du pays sont en train d'encourager ce mouvement pour faire venir les chercheurs, les gens de la diaspora qui peuvent enseigner et ceux qui sont des médecins pour prêter mains fortes au niveau de la couverture sanitaire et le développement de notre pays.

 

Question : Quelle est la problématique de gestion des Universités Publiques d'Afrique Francophone ?
M. Le Recteur : De façon générale en Afrique Francophone la gestion des Universités Publiques est très difficile compte tenu d'un certain nombre de facteurs qui peuvent être considérés comme des facteurs négatifs notamment l'accroissement exponentiel du nombre d'étudiants. Je vous ai parlé tout à l'heure à l'ouverture, l'Université avait un effectif de 246 étudiants, aujourd'hui nous sommes à près de 10.000 étudiants. C'est dire que l'effectif est en train de croître de façon exponentielle. Ça c'est un premier élément. Le deuxième élément, c'est le manque de ressources : les ressources financières, les ressources matérielles, les ressources infrastructurelles. Puisque de nos jours nos États ont peu de ressources, tout est urgent. Ce qui fait que vraiment les ressources allouées au secteur de l'éducation en général et le sous-secteur de l'enseignement supérieur en particulier ne peuvent pas malgré la volonté de nos autorités couvrir le besoin. Ce qui fait qu'avec la massification, ça pose quelques difficultés dans la gestion des Universités Publiques.

 

Question : Quelles sont les perspectives pour l'Université André Salifou face aux énormes défis de gestion des universités publiques ?
M. Le Recteur : Nous avons quelques perspectives qu'on peut classer par catégories. En ce qui concerne d'abord les infrastructures en matière d'enseignement, nous sommes en train de faire de notre institution universitaire vraiment une institution qui va rayonner dans la sous-région et au-delà parce que nous sommes dans la logique d'améliorer le système d'enseignement, de bien mettre les enseignants dans des conditions de bien fonctionner, de bien faire leur travail, également créer un cadre pour qu'il y ait des échanges entre les Universités du pays, de la région et de la sous-région, tout cela va concourir à améliorer l'enseignement au niveau de l'Université André Salifou.
Au niveau des infrastructures également nous faisons des plaidoyers parce que l'État ou les partenaires nous appuient et à ce titre il faut saluer les efforts de nos autorités. Avec le programme de SEM le Président de la République on a la promesse des travaux qui vont bientôt commencer. Des constructions d'infrastructures académiques, sportives et même sociales, on aura aussi des amphithéâtres, des laboratoires, des restaurants universitaires et même des dortoirs pour les étudiants. L'étude a été faite, nous espérons que ces travaux vont commencer incessamment.
Aussi, l'Université fait des efforts sur fond propre et sur ses relations avec certains bailleurs pour dégager des ressources pour faire face à ces problèmes d'infrastructures. Vous voyez aujourd'hui si vous parcourez l'Université André Salifou, on peut dire que pratiquement elle est en chantier, nous avons la construction des salles de cours vers l'Amphithéâtre Bazoum Mohamed de l'autre côté, la construction d'un autre bloc qui est en cours et au niveau de la devanture, en venant certainement vous avez remarqué un chantier : c'est dire que des efforts sont entrain d'être faits sur le plan infrastructures. Au niveau de la vie universitaire, la vie estudiantienne, nous sommes entrain de faire des efforts pour créer un cadre harmonieux et intéressant pour nos étudiants pour leur permettre également des études dans les meilleures conditions.
Il faut également noter qu'avec la création d'un site de l'Université André Salifou nous faisons connaître davantage notre institution. Aujourd'hui quoi que vous fassiez, si vous n'êtes pas connectés sur internet, c'est très difficile que vous soyez connus.
Voilà les grands axes sur lesquels nous travaillons pour faire de notre institution la plus importante du pays, de la sous région, c'est ça notre ambition.

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