Mali : Une transition sans fin ?
Francis Laloupo, Journaliste, Essayiste, Enseignant en Géopolitique
Le régime issu de deux coups d’Etat entre août 2020 et mai 2021 va-t-il se retirer début 2024, à l’issue d’une période de transition, conformément à ses engagements ? Après le report du référendum sur la nouvelle Constitution et les tergiversations observées dans les coulisses du pouvoir, nombre de Maliens et d’observateurs commencent à en douter. Jusqu’où peut aller l’état d’exception au Mali ?
Il y eut le premier coup d’Etat du18 août 2020 qui se conclut par le reversement – la mise en scène d’une « démission » - du président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013 et fortement contesté par les forces de l’opposition au cours des mois précédents. Après la mise en place d’un Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le colonel Assimi Goïta, à la tête dudit comité, est promu chef d’Etat. Sous la pression de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui exige un calendrier de transition et la constitution d’un gouvernement avec un président et un premier ministre civils, l’ancien militaire Bah N'Daw devient président de la transition, flanqué d’Assimi Goïta comme vice-président, en charge spécifiquement de la défense et la sécurité. La transition est prévue pour une durée de dix-huit mois.