Hebdomadaire Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales

recolte zinder

 

En cette période de récolte et au moment où s'établit le bilan des pertes et dommages causés par les inondations, nous sommes plongés dans les terroirs agricoles du sud de Zinder pour observer et comprendre le déroulement des opérations de récolte en cours et analyser la conduite.

 

Dans le bilan donné par les services compétents, une situation exhaustive des dégâts provoqués a ete donnée. Mais comme on peut le noter le bilan n'a pas pris en compte les champs de cultures submergés, les périmètres agricoles communautaires, les aménagements agricoles (AHA) publics, les jardins maraîchers et les aires de pâturage détruits dans les régions d'Agadez, de Diffa, de Dosso, de Maradi, de Niamey, de Tahoua, de Tillabéri et de Zinder.
En plus, l'estimation des superficies sous cultures perdues à cause des inondations est plus de 284.570 ha soit plus de 1,78 % des terres agricoles cultivables (source PDIPC).

site recolte

 

Par ailleurs, les pluies tombées en fin septembre et début octobre ont sérieusement détérioré les récoltes entamées, leurs quantités et qualité. Le mil, le niébé, l'arachide récoltés et mis en tas avant l'égrainaison ont été humidifiés et souillés par les pluies tombées entre la dernière décade de septembre et la première décade d'octobre. Ce qui justifie la présente étude rapide de terrain sur les opérations de récolte.

Dans les zones sillonnées, les producteurs n'ont pas eu le temps de mettre les premiers lots de récolte a l'abris en les couvrant de bâches ou en le disposant hors contact des pluies. De manière inattendue, les opérations de récolte ont été entravées par les pluies du1, 2 et du 5 octobre 2024.

Le battage manuel qui succède à la coupe des épis de mil; le décorticage du niébé et de l'arachide qui suivent la cueillette des gousses (roro en hausa) et l'arrachage des pieds d'arachide (tuka en hausa) qui s'effectuent aussi à la main, attendent encore.
Seules quelques machines placées par des avertis operateurs facilitent le travail d'égrainage de l'arachide (ici au village de Gogo).
Pour le reste des opérations, ces sont les femmes qui s'adonnent, par leurs gestes attentionnés, au battage et décorticage du mil et des autres produits de récolte. Elles s'occupent aussi, individuellement ou en groupe, du vannage et de la mise en sac des fruits de récolte.
Tout le long de cette phase récolte, on observe une mobilisation des bras valides essentiellement féminins et jeunes. Les hommes s'occupent de la réhabilitation des greniers, des concessions, cases, enclos et hangars détruits par les inondations causées par les pluies.

Nonobstant, cette mobilisation et l'animation qui rythment les terroirs agricoles des zones visitées, force est de constater le caractère rudimentaire de nos pratiques agricoles. Le monde rural, tel que observé dans ces terroirs, est laissé à l'usage de sa propre force physique, sa technicité et sa résilience.
A cette étape cruciale des opérations de récolte et post récolte, les acteurs ruraux sont délaissés à eux-mêmes.
Face à ces constats, les services techniques concernés doivent être aux côtés des acteurs ruraux pour les assister et les conseillers. L'Etat et les partenaires techniques et financiers doivent les soutenir aux moyens des services et prestations en équipements et machines adaptés pouvant faciliter les taches, amoindrir la pénibilité du travail et optimiser la productivité et les fruits des récoltes.
De manière générale, notre agriculture a besoin d'une modernisation qui allie activités manuelle et mécanique.
Car, nous ne pourrons continuer à exercer manuellement les activités agricoles à même de nous nourrir et nous procurer des revenus.
Pour cela, des investissements dans les outils et instruments de travail, les équipements de récolte et post récolte, de transformation, de stockage sont nécessaires pour valoriser le potentiel agropastoral de nos terroirs et faire du Niger le principal pourvoyeur au Sahel en produits agropastoraux de qualité recherchée, qui va redynamiser toute l'économie nationale et sous régionale.

Dr Haboubacar Maman Manzo
Enseignant chercheur Université Boubakar Bâ de Tillabéri & NRAMP Team core Member.
09 Octobre 2024.

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